Jusqu’à la fin des années 5960, des services policiers non autochtones (au Québec : la Sureté du Québec et la Gendarmerie Royale du Canada) assurent l’application des lois et règlements applicables dans les communautés autochtones. 

En 1971, le ministère des Affaires indiennes et du Nord met sur pied un programme visant à augmenter le nombre de policiers dans les réserves. Il crée alors la fonction d’agents de police de bande, dont le mandat principal est de soutenir les agents de police réguliers de la S.Q. et de la G.R.C. Il s’agit d’un programme de constables spéciaux qui disposent de pouvoirs réduits, touchant principalement l’application des règlements locaux et les enquêtes sur des crimes mineurs. 

La politique sur la police des Premières Nations au Canada a été élaborée en 1991 pour rendre les collectivités autochtones plus sécuritaires, accroître la responsabilité et l’imputabilité des membres et favoriser l’établissement de nouveaux partenaires. Pour les autochtones, cette politique permet: 

  • Une participation importante à l’administration de la justice dans leurs collectivités; 
  • La prestation d’un service de police qui respecte leur culture et leur tradition; 
  • La prestation d’un service de police de même qualité que dans les autre collectivités, dans la mesure où il n’y a pas d’exclusion, comme le suggère l’article 72, alinéa 3, de la Loi sur la Police du Québec;
  • L’imputabilité des services de police, à savoir qu’ils sont tenus de rendre des comptes à la collectivité qu’ils desservent. 

Au début des années 1960, le Conseil de la Nation huronne-wendat s’est doté de constables spéciaux. Ce type de service fut maintenu jusqu’à l’adoption de la résolution 1170, datée du 15 juillet 1985, qui se lit comme suit: 

Dans le but d’améliorer la qualité de vie de la collectivité du peuple huron-wendat, le Conseil de bande de la Nation huronne-wendat adhère et participe au Conseil de la Police amérindienne, conformément aux dispositions des lettre patentes et règlements généraux dudit Conseil. 

À l’époque, la Police amérindienne était un corps policier amérindien dûment constitué, fournissant une expertise et un support opérationnel aux Premières Nations au Québec. 

À compter de 1985, et ce jusqu’à une entente-cadre, suivie d’une entente tripartite signée à Wendake le 9 août 1995 entre la Nation huronne-wendat, les gouvernements du Canada et du Québec, le corps policier de Wendake était une partie du service de la Police amérindienne. Ladite entente tripartite fut renouvelée en 2004 et demeure en force à ce jour.

Aujourd’hui, nous desservons une population qui est toujours en augmentation et qui compte environ 1550 âmes, dont près de 250 jeunes de 5 à 19 ans et approximativement 500 personnes non autochtones. Notre communauté est urbaine, ce qui fait que nous assurons aussi le service policier à une grande population flottante provenant des municipalités avoisinantes, sans compter que la majorité des autochtones des autres Premières Nations qui transite dans la région de Québec se retrouve à un moment ou à un autre dans notre communauté. Le Site traditionnel huron et l’Hôtel-Musée des Premières Nations attirent un flot considérable de touristes du monde entier, non seulement durant la période estivale, mais aussi tout au long de l’année.

Notre service de police est, comme la majorité des autres corps policiers autochtones, un service de police communautaire très évolué. Ce service de proximité est très près de sa population et règle énormément de cas litigieux (généralement des cas relevant du droit civil), et ce, à la convenance des deux parties (notre population bénéficie d’un service personnalisé). Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec tous les autres services du Conseil de la Nation huronne-wendat (C.N.H.W.). 

Le travail de nos policiers est plus difficile que celui des policiers des municipalités avoisinantes, étant donné que la population est tricotée très serrée et que tout le monde se connaît. Nos policiers ont aussi à intervenir auprès de leur famille immédiate (père, mère, frères, soeurs, oncles, tantes, cousins et cousines), ce qui n’est pas toujours facile. Ils font aussi de la prévention à l’école locale et à la Maison des Jeunes.